Avec les données, faisons des cartes utiles
17 de Fevereiro
Nous ne nous demandons jamais assez en quoi les villes intelligentes sont utiles à leurs habitants. La réponse est d’autant moins évidente que l’accumulation de données est difficile à comprendre. Les rendre « visibles » est souvent indispensable, comme le montrent ces quelques cartes.
Treepedia s’intéresse à la canopée urbaine dans quelques-unes des plus grandes villes du monde. Et va plus loin : en s’appuyant sur les données de Google Street View plutôt que sur les images satellites, ses cartes rendent compte de la vision verte des arbres que les piétons ont depuis la rue. Le procédé débouche sur un index (« Green View Index ») qui sert de point de comparaison entre villes : 29 % pour Singapour, 21 % pour Francfort, 17 % pour Tel Aviv, 15 % pour Los Angeles, 13 % pour Londres et 9 % pour Paris. Ce travail a été réalisé par le Senseable City Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), dirigé par Carlo Ratti. Un bel outil pour les urbanistes… et pour les citoyens qui entendent verdir leurs villes.
C’est, officiellement, pour justifier aux yeux de la population de lourds investissements dans des infrastructures technologiques que Kansas City (Missouri) vient de réaliser une carte d’une portion de son artère principale . Elle indique, en temps réel, la vitesse de circulation des véhicules, le nombre de personnes présentes dans les bus, leur retard éventuel et les places de parking disponibles. Les données proviennent des capteurs et des caméras installées sur le parcours. Un tout petit effort dans la bonne direction.
Nos représentations des villes sont souvent en partie liées à nos déplacements habituels ou quotidiens. C’est ce que représente une superbe carte interactive des centres urbains des Etats-Unis conçues à partir des déplacements de 130 millions de personnes. Elle permet de voir comment « les économies urbaines dépassent les limites municipales ». Un bel outil pour comprendre la réalité de nos espaces urbains.
A New York, dans la rue, presque tout le monde parle anglais. Mais chez soi, c’est une tout autre affaire comme le montre cette incroyable carte multicolore. En tête quand même, la langue de Bob Dylan est suivie par l’espagnol, le chinois, le yiddish et le russe. Utile pour ceux qui veulent savoir quelle langue utiliser à Brooklyn ou dans le Bronx.
Entre 2 000 ans avant J.-C.et aujourd’hui, la ville la plus peuplée du monde s’est déplacée sur la planète. Quelques noms font repères suivant les époques : Ur, Babylone, Hangzhou, Thèbes, Alexandrie, Rome, Dehli, Pékin, Londres, New York, etc. On n’a rien fait de plus durable que les villes. Mais on peut s’interroger en voyant Rome flirter avec le million d’habitants au IIe siècle et tomber à 50 000 après la prise de contrôle de Constantinople, pour atteindre 2,6 millions d’âmes en 2012.
Nos villes sont donc à la fois durables et vulnérables. C’est ce qu’illustre l’Institut Igarapé de Rio de Janeiro qui nous propose une carte mondiale détaillée de la fragilité des villes. Elle prend en compte des données qui vont de la croissance démographique aux inégalités sociales, en passant par la qualité des services et de l’air.
Parmi beaucoup d’autres, deux cartes récentes consacrées à la France de trouver les fleurons de la FrenchTech sur le site Statistica et, ce qui nous intéresse particulièrement, de savoir quelles sont les 25 villes considérées comme « intelligentes », selon le Journal du Net. On y découvre avec plaisir que 16 d’entre elles se sont lancées dans l’open data et que 11 « travaillent sur des outils en ligne destinés à donner la parole aux habitants, que cela soit pour apporter des idées, des observations, ou signaler un problème aux services de la mairie ».